10 novembre 2005

la fibre familiale dans le cul du poney.

Je cherche un titre. J'ai l'intention de parler de mon père, mais je ne trouve pas de titre approprié à cette note.

C'est facile de se plaindre à ma mère parce qu'il ne me voit pas assez, par contre, il ne m'appellerait pas pour me le dire. C'est bien sur toujours moi qui doit faire le premier pas.
Le problème, c'est que je ne suis pas d'accord. C'est pas parce qu'il vient de divorcer et qu'il se fait chier tout seul dans son appart de merde à lire Le Monde sur internet que je devrais ressentir l'obligation filiale d'aller le divertir.

J'ai pas eu de père, je vois pas pourquoi il aurait droit à une fille.

Ma mère a peut être tous les torts du monde, mais au moins, avec elle, je peux m'engueuler, alors que son ex mari me parait absolument indigne de cette marque d'intérêt. Pendant 30 ans, il s'est réfugié derrière elle.
Papa, est ce que je peux sortir?
Je sais pas, demande à ta mère.

Il n' a pas été fait citoyen d'honneur Suisse pour rien.

Il est tellement minable que quand je pars 3 jours à Paris, il appelle ma mère pour lui demander si j'ai donné des nouvelles, si je suis pas morte ou violée dans un canniveau. Pauvre type, je lui interdis de s'inquiéter pour moi.

Qu'il ose aujourd'hui geindre que je ne lui confie pas mes doutes, ça me débecte. Et ça me débecte parce que quand j'étais en Terminale, mon chevaleresque géniteur était bien content de me voir subir les foudres de ma mère et se foutait pas mal de mon avenir. Je voulais m'inscrire en Deug d'anglais, elle exigeait que je devienne mèdecin. Et quand un jour à table, j'ai aboyé en sa direction "tu pourrais au moins choisir ton camp", il s'est contenté de me répondre que non, lui, il ne s'en mêlait pas. Plus ma mère était sur mon dos, moins elle était sur le sien.

Alors voilà, ça va faire 20 ans qu'un père, je fais sans. Il peut jouer au pauvre petit vieux tout seul soucieux de ses enfants, seulement faudrait voir à pas prendre les gens pour des cons. J'ai toujours été sa préférée, mais je sais très bien que c'est parce que je ferme ma gueule. Contrairement à mes frères, je ne supporte pas le conflit, ça me fatigue. J'aurais pu faire ma crise d'adolescence, mais à quoi bon? Le revers de la médaille, pour lui, c'est qu'au lieu de perdre mon temps en affrontement stérile; chez moi, c'est l'exclusion pure et simple.

Ce qui n'éxiste pas ne me fais pas de mal. Bien entendu, ça n'exclue pas la colère. Je ne supporte pas la faiblesse.
Quand j'avais 7-8 ans, je n'arrivais pas à m'endormir les soirs. Alors quand ma mère ou mon père passaient dans ma chambre pour éteindre ma veilleuse, je faisais semblant de dormir. Un soir k'ai entendu mon père dire "je t'aime, tu sais". Emouvant? A vomir. Il n'avait pas le droit de dire ça, et encore moins quand je dormais. Un gosse, ça a besoin de quelqu'un pour jouer avec, pas d'une loque et de 3 mots vides de sens. Comment est ce que j'aurais pu y croire, il a préféré les tableaux excel de son entreprise de merde à ses enfants!

Je l'appelle papa, mais je ne le pense pas. Je sais donner un minimum le change, le voir 25 minutes toutes les 3 semaines, passe encore, je suis prête à lui accorder cette faveur, mais qu'il sache s'en contenter, ou vraiment, ça va mal se passer.

Ah, merveilleuse hypocrisie, Nicolas, demain, je vais manger chez lui, et je lui raconterai ma semaine comme si de rien n'était.

Bande son: black-eyed, Placebo.

2 commentaires:

Clem a dit…

C'est bien parce que t'aimes les commentaires que je t'en mets un.
Je sais pas quoi dire.... sauf que, meme si je risque de me faire tapper, tu nous fera pas croire que tu t'en fous.

Anonyme a dit…

C'est vrai qu'on parle souvent des trucs qui ne "vont pas". Tu ne t'en fous pas, tu en veux à ton père, c'est compréhensible Cody.
Bizzzzzzz.