Dumb and Dumber.

Je me suis aperçue avec effroi que je n’avais jamais décrit en quoi consistait une de mes activités favorites :

Foutre le dawa au monoprix avec Carol Hattaway.

Ça a l’air assez stupide comme ça. Je ne vais pas le cacher, ce petit passe temps est complètement nigaud.

Commençons par le commencement…
1- parce que c’est plus facile.
2- parce que j’aime enco’ bien les expressions de mamies.

Comment nous est venue cette idée absurde ? Pour changer, nous étions allées faire un tour en ville, voir si on trouvait des sacs à main (pour moi) des chaussures (pour elle). Pour information je suis aussi dépendante aux sacs main que Carol aux chaussures. Ça ne s’explique pas. Ça ne se soigne pas. Incapable de combler notre manque d’accessoires, nous nous étions rabattues sur les pains au chocolat de la brioche dorée. En langage psychiatrique, on appelle ça de la compensation, même si techniquement la poursuite des articles de maroquinerie idéaux est déjà une forme de compensation. Accablée de ne même pas avoir trouvé une paire de boucles d’oreilles potable, Carol eut une lumineuse idée. Elle m’en fit bien sur part la bouche pleine. Je suis désolée de faire état de son manque d’éducation, mais les faits sont là* ! J’aimerais avoir la capacité de décrire le spectacle son et lumière qu’elle m’offrit en s’exprimant, mais je ne peux que vous laisser imaginer les miettes de pain au chocolat papillonnant dans les airs… « oh, ch’ai une idée, chi on allait foutre le dawa au monoprix ! »

C’était parti ! J’imagine que ce qui va suivre ne fait rire que nous, tant pis. On a commencé par musarder (j’adore ce mot, même pas cherché dans le dico aforementioned) dans le rayon cosmétique pour acheter des articles totalement inutiles. Je me suis offerte un énième eyeliner que je ne sais pas plus appliquer que les précédents, alors que Carol s’est achetée un kit de French Manucure, d’autant plus vain qu’elle n’a pas le droit de porter de vernis à ongles (rapport à l’hygiène à l’école d’inf). Est il nécessaire de préciser que nous avions testé tous les produits avant de se décider à dépenser 4 euros ? A moitié soulagées, nous étions sur le point de trouver la victime parfaite : le vendeur qui essayait de refiler ses cravates d’avant-guerre grâce aux annonces faites avec son fidèle compagnon, le micro qu’il avait acheté aux enchères quand Philippe Risoli s’est fait jeté de TF1. On a traîné à peu prés une demi-heure dans le rayon en lançant avec notre discrétion habituelle des « elles sont moches tes cravates ! » ou encore plus finement « Houston on a un problème, ma cravate est super laide ! »

Genre, les péteuses de base.

Finalement, on s’est dit que ça suffisait pour cette fois, mais qu’on ne manquerait pas de revenir tellement on avait bien été accueillies. Puis, nous nous sommes retirées dans les proches appartements de Carol pour expérimenter plus sérieusement nos futiles achats. Le résultat fut bien sur assez loin de nos objectifs initiaux : du vernis à ongles renversé sur la table et des tatouages à l’eyeliner d’un ridicule achevé.


*si elle lit ça, elle me tue. Surtout que j’exagère un tout petit peu. Mais vraiment un tout petit peu.



Bande son : Ma meilleure Amie, Lorie.